10 octobre 2007

Fallen

Fallen de David Maine, publié chez St. Martin's Press en 2005. 244 p.

Nul besoin d'être croyant pour apprécier ce roman, malgré son sujet : l'histoire d'Adam et Ève, de Caïn et d'Abel. Il s'agit en effet d'un mythe qui a profondément influencé la culture occidentale, et c'est en ce sens qu'on peut l'aborder.

Je dois dire que j'ai eu un petit peu de misère à m'accrocher au début, mais passé les deux ou trois premiers (et courts) chapitres, cela devient vraiment passionnant. La construction du roman est bien pensée. On commence par la fin, Caïn est mourant, et on remonte dans le temps. L'histoire est d'abord racontée du point de vue de Caïn, puis d'Abel, d'Adam et enfin d'Ève. Mais aucun de ces personnages n'est tel qu'on s'y attendrait, chacun sort des stéréotypes véhiculés depuis des siècles. Cela m'a donné le goût de retourner aux sources; j'ai été surprise de constater que dans la Bible, on passe de la création d'Adam à l'exil de Caïn en quelques pages!

David Maine décrit ce qu'ont pu être les premières années d'exil, lorsqu'il fallait tout apprendre pour essayer de survivre. Dans ces conditions, un lapin peut être épeurant avec ses grandes dents, alors qu'un scorpion a l'air inoffensif! Il imagine aussi quelles ont été les relations entre Caïn et ses parents, son frère et Dieu, et comment on en est arrivé au premier meurtre de l'Histoire.

Un livre intelligent, subtil, humoristique, qui se lit comme un drame psychologique, comme une saga familiale, presque même comme un thriller, par endroits.

Une seule déception: David Maine n'apporte pas de réponses à deux question qu'il soulève et que je me suis toujours posées moi aussi.
  • Pourquoi Dieu a-t-il préféré l'offrande d'Abel à celle de Caïn?

  • Qui sont tous ces humains qui apparaissent soudainement, ceux de qui Caïn doit être protégé par la Marque, et celle qui devient la femme de Caïn?
J'imagine que l'auteur non plus n'y a pas trouvé de réponses!
Cet auteur a écrit d'autres romans basés sur des thèmes bibliques, un sur l'Arche de Noé et un sur Samson. Je les mets sur ma liste aussitôt! Surtout celui sur Noé; Samson me tente moins, peut-être simplement parce que c'est un mythe que je ne connais pas très bien -- il était très fort jusqu'à ce qu'il se fasse couper les cheveux -- à première vue, pas de quoi remplir tout un roman...

*****

Prochaine lecture: I Know this Much is True de Wally Lamb.

4 commentaires:

  1. je pose une question; pas un jugement : ce mélange de religion et de fiction ça te dérange pas toi ?

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  2. Non, pas du tout, peut-être justement parce que je ne suis pas croyante. Pour moi, c'est la même chose que lire un livre où il serait question, par exemple , de mythologie grecque. Sauf qu'ici on parle de mythes qui ont eu un très grand impact sur notre civilisation, donc encore plus fascinant. (J'espère ne choquer personne en disant cela, pour moi le terme de mythe n'est nullement péjoratif, on peut y croire ou pas...)

    Bob, quelle est ton idée à ce sujet?

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  3. En fait, c'est pas du tout pour partir une polémique ; c'est que moi (et ça n'engage que moi) j'ai de la difficulté avec, par exemple, un livre d'histoire qui mèle de la fiction. Un autre exemple, un biographe qui, pour pallier à certains trous dans sa biographie, à recours à de la fiction. Le mélange des genres qui semble s'opposer, ça me dérange quelque peu. C'est dans cette optique que je te posait la question : mélanger religion (croyances) et fiction, c'est pas un peu dangereux. Pour toi non car tu es capable de faire la part des choses - que tu sois croyante ou non. Mais pour bien des gens, c'est une autre "histoire". Difficile de résumer avec un tant soit peu d'intelligence mon propos en quelques mots...

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  4. Je vois ce que tu veux dire. Je crois que dans des cas comme le livre Da Vinci Code, ça peut devenir plus délicat. Certains ont pu avoir de la misère à faire la différence entre la réalité et la fiction. Mais dans ce cas-ci, je trouve que le problème ne se pose pas: il y a ce que dit la Bible, tout le reste est nécessairement inventé par l'auteur.

    En général, je ne déteste pas le mélange des genres, à condition que ce soit identifié comme tel lorsqu'il pourrait y avoir confusion. Ce mélange peut apporter un éclairage différent qui peut être intéressant.

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